Galicismos

L’auditoire

Posted in teatro by Galicismos on 3 février 2010

Deux émissions de la danse de mots d’Yvan Amar (sur RFI) m’ont fait réfléchir à l’importance de communiquer avec le public de spectacles vivants.

Moussa Sanou, originaire de Burkina Faso, a été invité dans cette émission le 13 Janvier 2010 pour parler de son texte et mise en scène Je t’appelle de Paris.  A un moment donné de l’entretien, Moussa compare la réception d’un spectacle de théâtre en France et il dit :

Le public africain est un peu différent du public européen. (Il rit)… nous constatons que le message a passé par l’applaudissement, mais en Afrique il y a des réactions spontanées. Quand c’est bien vous le sentez et quand ce n’est pas bien vous le sentez et lorsque vous lancez une idée aussi dans le public la réaction, elle est directe, spontanée… en France on le [le public] sent moins.

Il continue à raconter que pendant un spectacle en France il croyait que le spectacle n’avait pas plu à cause du silence total dans la salle, mais à la fin s’est rassuré grâce au tonnerre d’applaudissements. (more…)

De la solitude apparente

Posted in narrativa, reflexiones by Galicismos on 3 février 2010

Ils t’ont balancé les mêmes informations toute la soirée. Ce matin, tu te lèves et c’est pareil, rien a changé. Tu préfères ne pas penser du tout et voir nul part. La dame à côté de toi écoute son i-truc. Une autre personne lit un e-book. Tu attends encore les journaux sur des feuilles digitales, mais cela arrivera dans quelques années d’ici.

Tu voudrais parler avec quelqu’un, il te reste du chemin à faire. Tu sorts ton portable et te connectes sur internet. Tu lis ces lignes: tu ne te sens si seul que ça.

1810

Posted in narrativa by Galicismos on 2 février 2010

Il prend sa douche l’après-midi. Les rayons de soleil passent à travers les nombreuses fenêtres et illuminent les murs. Il fait très bon dehors. Quelques oiseaux s’installent au dessus, sur le toit de la maison, tout près de la salle de bain.

Il fait couler l’eau et pendant ce temps, il met sur le reproducteur de cd  la polonaise héroïque. Le volume est à fond. La chute d’eau et les notes de piano se mélangent.

Fasciné pour ce compositeur, il se fait d’un reproducteur de cd portable et il prend l’habitude d’attendre chaque vol avec une polonaise différente.  Une fois entre les nuages, il regarde le soleil qui l’accompagne. Il s’endort doucement.

… la seguiría por tierra y por mar…

Posted in Uncategorized by Galicismos on 1 février 2010

Si vous avez le temps ces jours-ci, ou jusqu’à 29 Mai, vous pourriez passer et jeter un œil à l’exposition « Soldaderas » à la Maison des Amériques Latines. A cent ans de la Révolution Mexicaine, ces photos nous aident à n’oublier personne.

Faire une pause

Posted in reflexiones by Galicismos on 1 février 2010

Au milieu de la lecture d’anciens numéros de la revue Théâtre/ Public, je suis tombé sur un entretien avec Heiner Müller. Je vous transcris un extrait sur la télévision qui m’a paru très intéressant.

Rainer Crone: Mais quand il s’agit de télévision, on entend souvent dire qu’il faut se protéger de la « pléthore d’images ». N’y a-t-il pas là un risque de « saturation » ? Quelle fonction attribueriez-vous à l’art dans ce contexte ?

Heiner Müller: Si l’art a une fonction dans cet environnement, alors ce serait quelque chose comme, chaque jour, cinq minutes d’écran noir à la télévision. Je veux dire – de manière tout à fait partielle – simplement chaque jour « Cinq Minutes d’Ecran Noir », cela modifierait énormément les façons habituelles de voir. L’habitude première du téléspectateur est qu’il y a des images en permanence. Il n’y a pas de pause dans le flot des images. Pour qu’on voie à nouveau les images il faudrait que de temps en temps elles soient interrompues par un écran noir, un écran sur lequel on ne voit rien.

Cinq minutes d’écran noir, dans Théâtre Public no. 176 , 2005, p. 82-83, Paris

Pourrons-nous dire pareil du cinéma et de l’internet ? Je pense que oui.